Le titre est en résonnance avec le thème et les idées qui l’animent : Liberté, Vertu, Honneur, Morale, Droit, Loi, République, Société civile etc… le telos enseigné par Aristote.

Dans l’absolu ces idées demeurent abstraites voire irrationnelles ; pour le poète, elles relèvent du divin : « Ici la Justice, venue du ciel sa patrie… » (Robert Burns).

L’abstraction picturale associée au langage musical, ce que je nomme Supramusicalisme, est ici une proposition d’investigation et de dialogue sur le thème de la justice, ce qui peut musicalement se référer à la forme de musique concertante : dialogue entre orchestre et solistes.

                Considérons la composition du tableau comme un concerto classique en trois mouvements.

                Le premier mouvement expose le thème.  La Justice s’impose comme motif central en un dodécaèdre, figure géométrique parfaite, possédant le nombre d’or. Platon en a fait le symbole de l’organisation de l’Univers.

La couleur violette est celle de Thémis, déesse de la Justice. C’est aussi la couleur musicale attribuée au violoncelle. L’aspect du diamant marque la dureté et le tranchant de ses décisions.

Les faces régulières symétriques sont harmonieuses avec des reflets et des transparences. L’ouverture se fait en do majeur.

L’origine divine symbolique de cette présentation laisse entrevoir la part mystique du sujet, de ses idées contradictoires et de ses dissonances  interrogatives :  droit et  morale, qui mérite quoi ? Est-on propriétaire de son corps ? Quel travail mérite salaire ? Qu’est-ce qui est moral ? Que devons-nous les uns aux autres ? (cf Michael J. Sandel in Justice. Ed.Albin Michel 2016).

Pour ce finale, on passe en mode mineur.

                 Le deuxième mouvement développe le thème. Il décrit l’organisation de la Justice dans la Cité et les institutions de la République. Il s’inspire des idées des philosophes de la Grèce Antique.

La Cité, aujourd’hui Etat, protège les citoyens par de puissantes structures, offre des perspectives de paix.

Les Institutions de la République, Tribunaux, Police, Fonction Publique, Assemblées, Gouvernants, etc… gèrent au plus juste l’harmonie entre les différentes parties selon des politiques qui évoluent avec les civilisations.

                Le troisième mouvement réexpose le thème en se plaçant du point de vue du Peuple. Il évolue en société, dans sa diversité et son individualisme. Son attachement aux libertés individuelles donne l’aspect d’une cohue désordonnée.  Cependant une force d’attraction le fait graviter autour de la Justice comme un but ultime à atteindre. Respect de la Loi, protection de la Justice, ordre moral, liberté, solidarité, bonheur… voilà ce qui anime le cercle vertueux de la Justice en une marche triomphale vers un Jugement Dernier qui reste néanmoins une énigme, tout un monde lointain… 

 

                                                                                                              Patrick PACCIARELLA. (Juillet 2016)